Mensonges, post-vérité, confusionnisme? (L’analyse par un sanglier)
Si la matière première du politique est le sentiment, les outils manquent pour évaluer la joie ou la colère des administrés. En revanche les élus ne manquent pas de techniques pour partager leur représentation interne du monde. Ces outils les aideront à corrompre les cerveaux et rendre collective leur hallucination personnelle.
Dans le photovoltaïque, c’est bien plus simple. Pour évaluer la rentabilité économique de champs solaires, les professionnels utilisent un clinomètre. Cet outil permet de faire un relevé de masque solaire et d’anticiper par exemple sur une année l’ombre d’un arbre située au sud sur un panneau posé au sol dans « un couloir » sous des lignes à haute tension. Ce simple clinomètre permet déjà d’affirmer que la partie de la forêt située au sud du couloir devra être rasée pour préserver tout le sens de ce projet qui n’est qu’économique. Mais peut-être attend-il les signatures des contrats et l’arrivée des premiers engins pour découvrir l’invention du clinomètre?
Dans son édito, François Grodidier mêle l’opposion à l’implantation d’Amazon sur le site de Frescaty à l’opposition à l’implantation d’un champ PV en lieu et place de la forêt de Mercy. Deux anciens sites militaires certes mais l’un est largement artificialisé et la nature y a toujours été contenue tandis que l’autre est une forêt en libre évolution depuis la dernière guerre. Qu’à cela ne tienne, une zone de 100m2 a été dégagée dans la forêt de plusieurs centaines d’hectares afin d’appuyer une démonstration ambitieuse. Fiers de leurs trouvailles, les élus ont amené la presse observer de plus près cette dalle… On imagine la scène: « Voyez ce béton, chers reporters, c’est bien la preuve que ça n’est pas une forêt! »
Ensuite, il explique que les panneaux seront installés sur des piquets sans artificialisation des sols. Il sous-entend donc que les sols ne sont pas artificialisés… passons. Evidement, les pieds de poteaux sont en béton mais… passons. Si vos bras ont encore réussi à se maintenir accrochés à vos épaules, c’est à la lecture de sa dernière phrase qu’ils tomberont: « C’est un projet mené avec l’Armée, l’UEM, les maires des communes concernées, qui permettra de produire de l’énergie solaire en renforçant la biodiversité. » Une grande annonce pour les naturalistes du monde entier: raser une forêt renforce la biodiversité. On imagine déjà l’avalanche de publications scientifiques qui étayeront cette intuition visionnaire.
Est-il nécessaire de rappeler que l’Armée est concernée par le projet simplement par le simple fait qu’elle cède ses parcelles désertées depuis des décennies?
Rappelons tout de même que l’UEM est détenue à 85% par la ville de Metz et que Monsieur Grosdidier y occupe la fonction d’administrateur.
N’oublions pas que les maires d’Ars-Laquenexy et de Jury ont donné leur accord au projet tout en expliquant à leurs administrés qu’ils n’avaient quasiment aucune information sur le projet et qu’il était inutile de s’y opposer car » ça vient d’en haut »
Autre question en suspens et non des moindre: est-il autorisé d’implanter un champ PV sous des lignes à haute tension?
