Le collectif « Sauvons la forêt de Mercy » interpelle François Grosdidier sur un projet de parc photovoltaïque (France Bleu)
Le collectif « Sauvons la forêt de Mercy » dénonce un projet de centrale photovoltaïque à l’étude sur un ancien site militaire, en périphérie de Metz, où la nature a repris ses droits ces dernières décennies. Il a interpellé le maire de Metz et président de l’Eurométropole lors d’une réunion publique.
Une centrale photovoltaïque va-t-elle voir le jour dans la région messine ? Le collectif « Sauvons la forêt de Mercy » s’oppose depuis plusieurs mois à un projet mené par une filiale d’UEM, Energreen, spécialisée dans la production d’énergie verte, qui envisage de transformer 35 hectares de forêt entre Ars-Laquenexy et Jury, en parc solaire. Le collectif, qui réunit 44 associations, dénonce une atteinte à la faune et la flore sauvage : le site est une friche militaire à l’abandon depuis des années, où des espèces protégées, notamment des chauves-souris et des amphibiens, se sont installées. Pour interpeller le maire de Metz et président de l’Eurométropole François Grosdidier, le collectif s’est invité mardi soir à la réunion publique organisée par la mairie dans le quartier de la Grange aux Bois.ⓘ
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Quelques mots plus hauts que d’autres
Après une série de questions des habitants du quartier sur la propreté ou la sécurité, le collectif prend la parole et explique pourquoi il s’oppose au projet : « Contre le réchauffement climatique et pour la biodiversité, il faut préserver toutes les forêts. Celle-ci est en libre évolution, elle est d’autant plus précieuse à conserver !« , s’exclame une opposante. Un autre membre du collectif souligne que cette forêt est classée à l’inventaire national du patrimoine naturel : « Les propres études de Metz Métropole sur la trame verte et bleue [préservation des espaces naturels terrestres et aquatiques, ndlr] reconnaissent l’intérêt de cette forêt« , explique Sébastien Hesse, l’un des porte-paroles.
François Grosdidier dit entendre les arguments des opposants, mais affirme n’avoir pas encore toutes les cartes en main pour prendre sa décision : « Nous attendons l’étude d’impact faune-flore. Elle sera rendue publique, mais elle n’a pas encore été rendue« .
Mais les minutes passent, et chacun campe sur ses positions. Le ton monte, surtout que des habitants du quartier de la Grange aux Bois s’impatientent : ils sont venus poser des questions au maire sur leur vie quotidienne, pas sur un projet qui concerne d’autres communes que la leur. La tension finit par redescendre.
Appel au dialogue
Rachel Burgy, l’adjointe au maire de Metz en charge de la transition énergétique, prône le dialogue : « Nous allons tout étudier. L’association Lorraine Nature Environnement, par exemple, a réalisé une étude de son côté qui est tout à fait recevable, j’espère qu’elle aidera les services de l’Eurométropole. Je tends la main au collectif : qu’ils viennent vers moi. Ils peuvent compter sur moi pour être ambassadrice de la biodiversité« .
Le collectif Sauvons la forêt de Mercy, lui, préfèrerait que les panneaux solaires soient installés sur des surfaces déjà artificialisées, comme le toit des bâtiments ou les parkings. « C’est ce que nous faisons déjà« , insiste François Grosdidier, citant plusieurs projets architecturaux à venir.
Une pétition en ligne, intitulée Sauvons la forêt de Mercy, a déjà recueilli plus de 23.000 signatures.